Une baguette, s’il vous plaît

Comme déjà auparavant, McDonald’s France se francise pour mieux plaire aux Français.
Il y a eu les pubs qui insistaient sur le côté écolo et respectueux de l’environnement, pour faire oublier entre autres les tonnes d’emballages. Et le logo rouge repeint en vert, pour faire plus nature.
Il y a eu les burgers aux fromages français, cantal ou bleu.
Cette fois-ci, les pains de mie laissent la place à la fameuse baguette ! Enfin, même si ce ne sont pas tout à fait des baguettes, les petits pains sont appétissants, sur les photos. Mais croustillent-ils ?

Tous les détails, comme d’habitude, pour nous prouver que ce n’est pas de la malbouffe. Mais ça m’a l’air quand même bien calorique (et pas donné).
C’est très marrant, ça, cette obsession de nous donner toutes ces informations.
On se croirait chez une diététicienne:

Petit conseil quand même: si vous voulez manger de bons sandwiches avec du bon pain, il y a plein de boulangeries qui en proposent, le midi notamment. (et sans marque déposée ! )
Ou alors, vous vous les faites: vous choisissez un bon pain (tout frais, pas surgelé…), du bon jambon ou du bon fromage, ou les deux et le tour est joué.

Vie pratique: quand vous irez acheter votre baguette, il faudra souvent répondre à la question de la boulangère (oui, c’est très souvent une boulangère): Bien cuite ou pas trop cuite ?
Et ici, à Marseille, on vous demandera: Vous la voulez souple ?

4 réflexions sur “Une baguette, s’il vous plaît

  1. Philippe dit :

    Je rappelle que la photo n’est pas contractuelle … ou plutôt qu’on peut être certain qu’en vrai, ce sandwich McDo sera beaucoup moins appétissant que celui de la photo.
    Ma femme et moi avons trouvé une technique pour manger correctement au McDo quand on y va avec les enfants : la salade poulet grillé avec de la vinaigrette noisette à la place de la sauce (manque de chance, près de chez nous, ils ne font plus le poulet grillé : il n’y avait pas assez de demande).

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  2. Bernard Bonnejean dit :

    Nous appartenons à la civilisation du pain. La Genèse raconte que lorsque Dieu fut fâché contre nos parents communs il les chassa de l’Eden en leur promettant, non de travailler plus pour gagner plus, mais de travailler afin de
    « gagner leur pain à la sueur de leur front ». Il n’a dit ni la « nourriture » ni la
    « viande » ni le « riz », mais « le pain ». « Gagner son pain » ou « gagner sa croûte », c’est-à-dire la partie enrobant la mie la plus cuite du pain, n’était pas une parole en l’air prononcée au hasard. Le pain dans notre civilisation judéo-chrétienne fut longtemps et restait encore il y a peu la nourriture de base de l’alimentation française. Même le bagnard, le prisonnier au fond de son cachot avait le droit « au pain sec et à l’eau », c’est-à-dire au minimum pour survivre.

    Le pain est la nourriture symbolique par excellence. Dans les esprits français les plus conservateurs (ou les moins modernistes) quand l’essence, les fruits et légumes, la viande augmentent, on n’est certes pas contents, mais on supporte. Mais le pain !!! Une augmentation de 10 centimes d’euros chez ma boulangère, la pauvre en entend parler au moins pendant une semaine, voire davantage.

    Les historiens savent bien que la véritable cause de la Révolution française n’est pas tant dans la totalité des griefs inscrits sur les cahiers de doléances en prévision de la tenue des États Généraux. En 1788, le fait est attesté, la récolte de blé fut plus que médiocre ce qui provoqua une montée spéculative du prix du grain donc du prix du pain. Et lorsque les femmes en furie montèrent exprimer leur colère près du roi, elles trouvèrent insupportable, elles qui réclamaient du pain, de se voir répondre par l’Autrichienne, Marie-Antoinette, qu’elles n’avaient qu’à nourrir leur famille de brioches !!! Un comble pour une Française du peuple.

    Ce caractère symbolique se retrouve, je n’y insisterai pas, dans la religion catholique. Lorsque le Christ donne son corps en partage, ce qu’on appelle la « communion », c’est sous la forme d’une hostie, c’est-à-dire d’un bout de pain sans levain, autrement dit de pain azyme. Quant à son sang, il est symbolisé par le vin. Toute la France est là : le pain et le vin, le bon pain et le bon vin !!

    Et puis vinrent la mode de la ligne. Ah ! la ligne ! « Garder la ligne », signe évident de richesse, de minceur occasionnée non par la privation des famines et des disettes, mais par des critères purement esthétiques. On abandonna, un temps, le pain parce qu’il faisait grossir. Les boulangers prodiguèrent des trésors d’originalité pour récupérer leur clientèle. On fit des pains-fantaisie à tout, jusqu’aux graines de pavot !!! Une ânerie sans nom. Et surtout, on se mit au pain anglo-américain : un truc infâme, sucré, brioché, une mie sans croûte et sans aucune saveur autre que son contenu plus sucré encore. Et on ne fut plus ni mince ni svelte ni même un peu potelé : on se mit à devenir énormes, à l’américaine, obèses car à la place du pain de nos pères dont les sucres sont lents, le truc macdonaldifère contient du vrai sucre de betteraves.

    Et l’on nous fit « perdre le goût du pain », selon une vieille expression qui signifie « assassiner ». La preuve ? Il y a moins d’un an, j’étais à Monfermeil dans la région parisienne et on m’avait commandé de rapporter un pain. J’entrai dans la première boulangerie-pâtisserie-boissons fraîches (eh oui !) qui se trouvait là. La dame ne répondit pas à mon « bonjour », mais ça ne m’inquiéta pas plus que ça en cette région où personne n’aime personne. Et je ne sais pas ce qui m’a pris. En bon français de vieille souche, je me surpris moi-même à lui demander à haute et intelligible voix : « Un pain de deux livres bien cuit ». Un affront ! Une insulte ! Bien cuit ? Mon Dieu, je ne me rendais pas compte qu’en ce pays du pain blanc plus ou moins brioché, ça faisait belle lurette qu’on ne vendait plus de pain cuit à point !! Quant au pain de deux livres !!!! Deux livres, c’est-à-dire un kilo ??? Mais de qui me moquais-je
    donc ? La jeune femme me regarda sans sourire et me demanda sur un ton que je n’oublierai pas : « C’est une tradition ou un parisien que vous voulez ? » Et je sortis, tout piteux, avec mon parisien tout blanc et tout mou, qui faisait à peine le poids d’une baguette (je n’ai pas pris la « tradition », cette bonne
    blague !), avec une envie folle de rejoindre les rangs de José Bové, d’amertume et de dégoût.

    Alors, écoutez Anne ! Si vous sortez, évitez les mac-do, certes, mais pour les sandwiches, faites attention au pain que vous achetez. Le pain est une nourriture sacrée. Et le sacré aussi, on l’a tué !!!

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  3. Anne dit :

    Chaque partie du monde a ses céréales. Pour nous, c’est le blé et donc le pain comme nous le connaissons et toute cette longue histoire que vous avez retracée. Pour la plupart des Français, un repas sans pain, c’est bizarre ! Je trouve très bien que le pain ne soit plus diabolisé auprès de ceux qui ont du poids à perdre, comme c’était le cas dans les années 70-80. Là où c’est encore difficile, c’est de faire revenir les enfants à des tartines à la place des céréales du petit déjeuner en tout genre… L’ampleur du rayon au supermarché prouve que ni les parents ni les enfants ne sont encore prêts à lâcher ces billes ou croquettes matinales ! Mes fils en ont mangé jusqu’à il y a peu ! Finalement, je me demande bien pourquoi.
    Je n’achète que peu de pain maintenant. Nous le faisons nous-mêmes et il est très bon! Tout ça parce que nous en avons eu assez de voir la boulangerie à côté de chez nous nous vendre du pain de moins en moins bon et de plus en plus cher, en affichant à l’entrée: « Le prix du pain augmente de… € à compter du… Nous vous remercions de votre compréhension. » Ce n’est pas tant l’augmentation du prix – la farine que nous achetons n’est pas donnée du tout – que la baisse de qualité qui nous a fait déserter cette boulangerie. Il y a des choses qui énervent ! Après tout, le pain, c’est de la (bonne) farine, de l’eau, du levain, un peu de sel… et du temps pour qu’il lève.

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  4. Anne dit :

    C’est pour ça que je me demandais si ça croustillait ! Nous aussi, nous avons cherché des stratégies pour faire avec le McDo quand les enfants étaient petits ! Enfin surtout moi, pour éviter les repas sans fraîcheur et un peu trop caloriques ! (On ne se refait pas!) Ils y vont encore, de temps en temps, mais dans le fond, ils trouvent ça cher et pas terrible. Quand ils y sont, ça leur convient. Mais ils savent apprécier d’autres choses. Attitude assez équilibrée, je trouve.
    Quant à la stratégie de l’entreprise, je me demande un peu à quoi servent ces « adaptations », en général temporaires: ceux qui vont au McDo, à mon avis, savent très bien ce qu’ils vont y chercher et ce qu’ils en attendent. Sinon, ils vont ailleurs, je pense.

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